Burkina Faso : les gynécologues et obstétriciens réfléchissent à l’intégration de l’offre des services de la santé sexuelle par temps de Covid 19
(Ouagadougou, le 28/07/2021) - Comment intégrer l’offre des services de la santé sexuelle et reproductive dans le contexte de la Covid19 ? C’est cette problématique qui a nourri les réflexions des gynécologues et obstétriciens, dans le cadre du 9ème Congrès des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (Sogob), tenu à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.
Pour la marraine de ce congrès, Mme le Représentant Résident de l’OMS au Burkina Faso, Dr Alimata J. Diarra-Nama, représentée par Dr Dina Gbenou, en charge de « Santé et Droit sexuel et reproductif/SDSR » au Bureau-pays de l’OMS, « la grossesse et l’accouchement font partie de la vie et ne s’arrêtent pas à cause d’une pandémie », a-telle argumenté lors de la cérémonie d’ouverture officielle des travaux. D’où l’urgence à affronter cette problématique. Fort opportunément, l’OMS avait édicté depuis juin 2020 des « lignes directrices opérationnelles [de l’OMS] sur le maintien des services essentiels de santé dans le contexte de Covid19. Lignes directrices du reste présentées durant le congrès par Dr Clotaire Hien, Consultant national Santé sexuelle et droit reproductif/SDSR à OMS Burkina.
Pour le Président de la SOGOB, Pr Ali Ouédraogo, les gynécologues et obstétriciens ne travaillent pas en vase clos. Ils interagissent avec d’autres professions comme les radiologues, les pédiatres, les chirurgiens, les anesthésistes/réanimateurs, les sages-femmes et maïeuticiens, les spécialistes du labo et les pharmaciens. Il a pris l’engagement, au nom de ses pairs, à mieux faire afin que les données de mortalité maternelle s’améliorent dans le pays. Il a d’ailleurs rappelé la tenue au cours de ce congrès des ateliers pratiques délivrés pour améliorer la prise en charge des patients. Il a enfin formulé au ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo (gynécologue lui-même), la doléance suivante : que les gynécologues travaillant dans l’arrière-pays, dans les régions, soient mieux reconnus, par des décorations, par leur performance au travail.
Une doléance bien reçue par le Ministre qui a du reste assuré l’ensemble des congressistes que les résultats de leurs travaux vont être analysés avec soin aux fins de redynamiser les soins de santé sexuelle et reproductive.
En rappel, depuis 2016, le Burkina Faso met en œuvre une politique de gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, de gratuité de dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Depuis peu également, les services de planification familiale ont été rendus gratuits.
En deux jours, le 9ème congrès a déroulé, en plus des conférences, un total de 12 session spécifique ayant porté, entre autres, sur la qualité des soins maternels et infantiles, la planification familiale et la nutrition, la COVID19 et la grossesse y compris la vaccination des femmes enceintes et allaitantes, la cancérologie et la santé communautaire. Des ateliers pratiques ont aussi été consacrés sur la prise en charge de l’hémorragie du postpartum (soit les 6 semaines suivant la naissance de l’enfant).
A noter que le 9è Congrès avait pour président le Pr Blami Dao, Directeur technique pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de Jhpiego. Un nouveau bureau pour deux ans a été installé, avec comme Président, le Pr Der Adolphe Somé, et Vice-président, Dr Ida Kagoné/Salou.